D’après les renseignements et la recherche de textes communaux « Peu de documents permettent de reconstituer avec certitudes l’histoire de l'église de Châtillon. Toutefois, il est certain que la chapelle du château en est l’origine." La bénédiction nuptiale de Pierre de Savoie, dit le petit Charlemagne avec Agnès de Faucigny, y fut célébrée en 1223… Les comptes de châtellenie d’Ameysin nous indiquent quelques travaux entre 1368 et 1371. Avec la disparition des Faucigny, vers 1400, le château cesse d’être une résidence et devient forteresse prison. La chapelle, jusque-là ‘domestique’, c'est-à-dire réservée aux occupants du château ne devait pas être utilisée par les habitants de Châtillon… Lors d’une visite pastorale de 1413, l’église de Châtillon est citée comme une annexe de celle de Cluses, et qui le restera jusqu’en 1606…La description ainsi faite, laisse supposer que l’orientation de la chapelle est différente de celle de l’église actuelle. Saint François de Sales fit une visite pastorale à Châtillon le « jeudi dixième d’Août 1606 » et le 11 Novembre de la même année, intervint pour signer de son nom avec le Rd Grangerat, curé du lieu, la séparation des églises de Châtillon et de Cluses. N’étant plus filiale de Cluses, la paroisse de Châtillon devenait autonome, et c’est précisément le Rd Grangerat qui fut le premier curé à tenir les registres d’état civil de la paroisse à partir de 1608… Ce dernier décède le 27 décembre 1646. Au cours du XVIII siècle, des travaux fréquents tant à la cure qu’à l’église s’avèrent indispensables. En 1712, le Rd Douillon fait appel à un expert, Riondel, qui déclare que la cure présente un grand danger : les murailles sont fendues, la charpente et le plancher menacent de tomber. Il propose de la rebâtir à l’emplacement de la grange (dans le passage entre le cimetière et le château), car « l’endroit actuel est dangereux » … Pas de travaux jusqu’en 1720 : année de restauration du clocher pour tenir la grande cloche. |
Au presbytère, des travaux deviennent urgents, la muraille, coté est, risque de tomber, le Rd Blanc fait faire un devis sans en parler à la municipalité qui n’apprécie guère, car le montant des travaux serait de 460 livres 90 sols. La même année, 1739, des travaux à la voûte de l’église, qui auraient dû être effectués en 1726 n’ont pas été faits et, présentement, la voûte menace de tomber en ruine… En octobre 1755, le conseil informe l’intendant de l’état pitoyable du clocher qui risque d’endommager les cloches, le toit et la voûte et demande que les travaux soient effectués avant l’hiver… Le Rd Bel fut confronté à de grosses réparations tant à la cure, qu’à l’église et au cimetière. En 1765, il fallait refaire la cheminée à la cure, car, étant fêlée, elle risquait de provoquer un incendie ainsi qu’à l’église, le plancher entre les deux est à refaire... Il semblerait que peu de travaux aient été exécutés car, au mois d’août 1766, un devis est fait par Renand de Bonneville. Ce devis comprend : 1) De gros travaux à la cure (l’escalier d’entrée, la cuisine, la chambre, la cave et le toit). 2) A l’église il faut regotoyer le toit, la grande cloche pose des problèmes de sécurité, il faut « mettre des dames de fer ». Ce devis est estimé à 532 livres pour la cure et 96 livres pour l’église. Les réparations furent exécutées par une entreprise de Cluses, qui estimait que des travaux supplémentaires étaient nécessaires à la cure ; la réception eut lieu en juin 1767. Il semblerait que les travaux prévus en 1767 aient été plus ou moins bien faits. En conséquence, en 1774, Renaud, architecte, effectue une nouvelle visite de la cure et de l’église et refait un devis des réparations urgentes et indispensables : * A l’église : la voûte est fendue par suite de relâchement des murs, il faudrait la refaire « en bonnet de prêtre à l’italienne » ; pour la consolider il faudrait mettre 3 clefs de fer avec leurs clavons qui lieront tous les murs. |